BAOBAB
Tu te dresses, colossal
Et pourtant,
tu es tendre comme un enfant.
Baobab !
Indigente, gigantesque bouteille
vidée de son eau.
A-t-on arraché tes feuilles
désormais disparues ?
Tes mains nues
dressent le spectre
d'une horde en agonie
criant au ciel
sa litanie.
Rien d'ombre
pour le voyageur fatigué
qui se repose à ton pied.
Quelles prières lancent-elles
ces mains nues ?
C'est pour que cesse
la sècheresse ?
Pauvre, qui n'a même pas de fleur !
Vivant cet espace nu
Usé par la nature
Et déshérité comme elle...
DOX, in Chants Capricorniens